Sali Bouda Oumarou, dénonce les maux qui minent la société.

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La Librairie des Colonnes présente Sali Bouda Oumarou autour de son roman « Analyste jusqu’au bout » lors d’une rencontre le samedi 26 novembre à la librairie à 18h.

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En août 2015, Sali Bouba Oumarou était venu à la librairie présenter son premier roman : « Boukhalef jusqu’au bout ». Un an et demi plus tard, il revient avec un second livre « Analyste jusqu’au bout », tout aussi engagé dans l’explicitation et la dénonciation des maux qui minent la société, « la fuite du dialogue « , « la dégradation continue de l’esprit de tolérance »… Une nouvelle œuvre de fiction qui entend peser sur notre réalité.

Le message de Sali Bouba Oumarou

ob_83ed68_befunky-pic-0354-jpgChers lecteurs,
J’ai le plaisir de vous annoncer la sortie de mon deuxième roman intitulé « Analyste jusqu’au bout ». Cette fiction romanesque se situe à la confluence du genre historique, romantique et dramatique. Nous explorons les difficultés de la fabrication de l’harmonie sociale et nous exposons la nécessite d’aller jusqu’au bout pour construire celle-ci. Le roman est disponible à la librairie des Colonnes et à la librairie les insolites de Tanger. Vous pouvez me contacter personnellement ou envoyer un mail à l’adresse 237book@gmail.com pour acquérir votre copie.
Artistiquement.
Sali Bouba Oumarou.

Extrait 1:
« Le feu de Mamy Makala permet à ces âmes perdues de se reposer et même de se marrer. Ces âmes brûlent à petit feu, le temps d’un instant, cette misérable existence. Mais cela ne dure malheureusement qu’un instant. Le temps contrôlé par Mamy Makala. Car, dès que cette dernière s’en va, dès qu’elle remballe ses ustensiles avec lesquels elles fabriquent de ses dix doigts les beignets, l’implacable réalité reprend ses droits. Elle revient dans la tête de ces jeunes au galop. Les stratégies de survie se remettent en place, des interrogations existentielles prennent la place des sourires. Les pas sans destination précise se faufilent, comme ils peuvent, dans les allées de Denlen I. Des pensées dures, cruelles, et parfois criminelles s’embourbent et s’emmêlent dans les cerveaux de ces jeunes. Et là… L’abîme du désespoir s’agrandit un peu plus dans leurs esprits. Eux aussi, ils portent en eux des graines particulières de la radicalisation. Cette pauvreté crée un terreau fertile à la promotion d’idéologie alternative et aux actes transgressifs. Ce Denlen I est un engrais à la radicalisation. C’est aussi simple que ça. Il faut le dire de cette façon, en laissant de côté, pour une fois, les poncifs en tous genres.
Je stoppe un taxi, direction la gare routière. Je dois rejoindre le reste des troupes. Je dois me rapprocher du front. C’est le papier rose qui en a décidé ainsi »

Extrait 2:
« Je reste à côté d’Alice. Quelque chose au fond de moi me le demande. J’avance avec elle, tête baissée, vers le monsieur au Tampon. L’atmosphère est lourde. Elle est chargée d’odeur d’électricité et Alice est dans un état bizarre; on dirait qu’elle tente de superposer la peur et l’angoisse. Quelque part, je suis dans le même état. Le risque d’un court-circuit sentimental n’est pas exclu. Les résidus du frottement de nos lèvres dans le passé sont encore ancrés dans ma tête. Une histoire d’amour, fût-elle éphémère, ne s’oublie jamais. C’est comme une photo prise dans le passé. Elle est immarcescible, elle ne changera jamais malgré la tristesse du présent… J’avance à la cadence des pas d’Alice. Le bruit du silence nous sert de trait d’union… Mes pas sont désormais lourds et dans ma tête, je me renie. Je m’insulte d’avoir été un coureur de jupon, un Dom Juan qui n’a jamais su voir la fille sans fioriture à côté de lui. Je me renie d’avoir dû voir des psychologues pour m’aider à oublier le sourire immarcescible d’Alice. Ah! La vie de vagabond, elle ne conduit à peu près à rien, sinon à des regrets douloureux. »

Extrait 3:
« Je redécouvre, sans véritable surprise, l’une des faces de Noymal. La face qu’il ne faut pas nommer de peur d’effrayer l’avenir des âmes sensibles, des jeunes arbustes humains qui grandissent. Je redécouvre les chiffres du chômage: 30 %, ça grimpe. Bientôt, le plafond risque être touché. Les jeunes, paraît-il, sont les plus touchés. Cette situation ne refroidit pas pour autant le ministre de l’Emploi. Pour lui, cette situation est passagère. «La courbe du chômage va être redressée, même par force. Nous y travaillons» avance-t-il dans les colonnes du journal «ICI Noymal». Je redécouvre ensuite les scandales de corruption et les arrestations des hauts commis de l’État: deux nouveaux ministres de la République ont rejoint les geôles de la capitale Yardé pour avoir distrait 44 milliards de nos francs. Je redécouvre enfin l’insécurité routière »

Libraire des Colonnes
54, boulevard Pasteur
Tanger

 

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