TGV Maroc: le chantier de la discorde

Prévue pour 2015, la construction d’une ligne de train à grande vitesse qui relierait Casablanca à Tanger fait polémique. Depuis un mois, partisans et adversaires du projet s’opposent par voie de presse. Les opposants au TGV sont descendus le 20 mai dans la rue dans une vingtaine de ville.


Mégaphone, banderoles. Certains brandissent des pancartes sens interdit avec l’inscription « TGV dessus », ou encore « le TGV c’est trop cher, il nous faut des écoles ». Et c’est aussi l’avis de Meryem, une étudiante de 18 ans.

Pour elle, un train à grande vitesse, ce n’est pas une priorité. « On a besoin d’autres chose que le TGV. Il y a des enfants qui ne partent pas à l’école. On ne veut plus un taux élevé d’analphabétisme. C’est quand qu’on va avoir des écoles? Pourquoi ne pas investir pour aider les gens et plus tard, on aura le TGV ?».

Pour ces manifestants, 2,5 milliards d’euros pour un train à grande vitesse, même s’il s’agit de prêts, c’est trop s’endetter, alors que le Maroc est un pays pauvre, classé 130e selon l’indice mondial de développement humain.

Omar Balafrej, un des fondateurs du « Collectif stop TGV» déclare : « Chaque 10 mètres du TGV, c’est un million de dirhams. Et un million de dirhams c’est une école dans le monde rural. Et donc en greffant notre capacité d’endettement avec des projets inutiles comme le projet de TGV, c’est autant d’argent que nous ne pourrons pas utiliser pour de vrais projets de développement ».

Mais il y aussi le manque de transparence qui entoure ce projet. Pas de débat au Parlement ni d’appel d’offre. C’est le constructeur français Alstom qui a obtenu le contrat. Quoiqu’il en soit, pour le moment, le futur TGV marocain est en marche. Il a été inauguré en septembre dernier, en présence de l’ex-président français Nicolas Sarkozy, et le nouveau gouvernement marocain ne compte pas abandonner ce projet.

Les manifestants, eux, répondent qu’importe. Ils ne lâcheront pas, disent-ils, et même s’ils étaient moins de 500 hier à manifester.

Et pourtant c’est aussi l’anticipation de ce type d’investissement qui peut faire faire un bond économique et social au Maroc!!!

Par RFI

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