Tanger ou rien pour Alexandre Pajon…

Alexandre Pajon, nouveau directeur de l’Institut Français, commissaire général du salon du Livre et des Arts.

 » Tanger un choix absolu, contre vents et marées ! »

Alexandre Pajon remplace depuis deux mois Marie-Christine Vandoorne  aux commandes de ce grand navire battant pavillon Français à Tanger. Fils de militaire, il quitte l’Algérie à 7 ans avec sa famille qui s’installe à Toulouse. Etudes dans le Sud Ouest donc  puis à Paris à la Sorbonne. Docteur en histoire contemporaine de Sciences Po – Paris, agrégé d’histoire et de géographie. Après avoir enseigné en région Parisienne, notamment au Lycée Franco allemand de Buc ( Yvelines ), il est nommé en 1997 en Allemagne, Directeur adjoint de l’institut Français de Dusseldorf (suivi des dossiers de l’enseignement du français dans le secondaire et supérieur, de la promotion du livre et de la musique actuelle). Il y restera 5 ans .

En 2001, direction la Grèce, la « Presqu’Orient  » pour 4 ans. Attaché de coopération, ambassade de France à Athènes (dossiers du français dans l’enseignement supérieur, du français aux Jeux Olympiques et responsable du bureau du livre)

Puis, retour à Toulouse en 2005, où il oeuvre au Rectorat : conseiller technique du recteur pour la mise en place de la politique d’ouverture européenne et internationale de l’académie, et dans le même temps maitre de conférence à Sciences- Po à Paris puis chargé de cours à L’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse.

Mais, repris par de nouveaux défis,  il souhaite retrouver des horizons méditerranéens. On lui propose au Maroc, Fès ou Tanger. Cela sera Tanger ou rien ! Ainsi son périple est marqué par trois ports. « Je suis parti du port d’Alger, ensuite de celui du Pirée. Il me fallait un port pour rejoindre la Méditerranée, celui de Tanger s’est imposé. »

 » J’ai besoin, dit il, de me colleter à des réalités difficiles et Tanger est un terrain éruptif par excellence. Terre de contrastes, avec ses mythes et sa toute récente modernité. La tradition très forte encore ici dans le Nord est confrontée aux formidables avancées technologiques   »

2011 : REFLEXION ET RECONNAISSANCE DU TERRAIN, ANNEE CHARNIERE

L’Institut Français doit s’inscrire dans ces nouvelles réalités:

La flotte de l’institut français de Tanger est composée

– d’une superbe frégate parfaitement équipée, la galerie Delacroix,

– d’un croiseur polyvalent, l’espace Beckett destiné à devenir un petit conservatoire ouvert à toutes les pratiques artistiques en français (théâtre, danse, musique, chant, vidéo, photo et arts plastiques),

– d’un vieux porte-avion, plate-forme administrative et d’enseignement toujours opérationnelle qu’il va falloir rénover !

Cette flotte est formidablement servie par un équipage très professionnel et très engagé.

Tout en reconnaissant le travail de ses prédécesseurs, Alexandre Pajon désire agir vigoureusement et précisément. Sélectionner, s’imposer un rythme et une programmation en s’associant le plus possible avec les Marocains. Tout d’abord , il est surpris par la demande de plus en plus forte envers l’étude du Français dans cette région du Nord plus encline à pratiquer l’Espagnol auparavant. La donne n’est plus la même. Les structures sociales évoluent, les enjeux économiques se multiplient. Il y a ici une véritable effervescence. Le paysage change ! Il est également impressionné par le sérieux et l’enthousiasme des jeunes Marocains, avides d’apprendre avec beaucoup de curiosité et de motivation. Mais cette terre ferme est traversée par de forts courants et il faut en prendre la mesure. Les exigences du terrain Tangérois ne sont pas simples !

Dur défi à relever !il faut resserrer les objectifs,  ne pas partir dans tous les sens, rester à l’écoute du pays !

2012,  PASSER A L’ACTION AVEC UN NOUVEAU SCHEMA POUR L’INSTITUT :

1/ L’institut Français de Tanger est désormais détaché de celui de Tétouan, chacun ayant son autonomie sous la tutelle de Rabat.

2/ 2ème  point extrêmement important : Les Cours ! 3000 élèves sont concernés mais il n’y a pas assez de professeurs.

Il faut faire face à la demande croissante et répondre aussi aux besoins des entreprises de plus en plus nombreuses.

« On a besoin d’un enseignement de qualité qui maitrise également les nouvelles technologies.

Il faut travailler aussi à la mise à niveau des étudiants qui partent poursuivre leurs études en Faculté. En interne, multiplier les formations professionnelles courtes, avec l’Ecole du Détroit par exemple.

Les cours financent aux 2/3 l’Institut et il n’y a pas assez de salles pour les dispenser. (15 salles au Lycée Regnault, 4 à l’école Berchet , le reste à l’Institut ), il faut donc une beaucoup plus grande capacité d’accueil.

Mise en place d’offres de cours pour les entreprises.

3/  Le  bâtiment de l’institut va être totalement reconstruit, agrandi et modernisé.

4/  Améliorer la communication.

5/  Faire rayonner la culture Française :

Plusieurs lieux :

– La Salle Beckett qui va aussi subir ses transformations  avec en plus des divers ateliers de créations artistiques un espace café pour la convivialité.

– La Galerie Delacroix  avec ses expositions et  une fois par mois une rencontre pour débattre de ce qui va se passer au Salon du Livre.

– Les résidences d’artistes

– Le Cervantes

– La Cinémathèque RIF

– Le nouvel espace culturel à la Kasbah Abdellah Gennoun de l’association Al Boughaz (Traiter de l’environnement avec Rachid Tafersiti)

Les Festivals et Salons structureront le temps, l’incubateur étant la Salle Beckett. Parmi les manifestations culturelles, la plus importante à ses yeux  reste le SALON DU LIVRE où sera traité l’année prochaine  « L’impact du numérique sur l’écriture, la création, l’édition, la diffusion des œuvres ». Il y aura entre autres un stand Apple, des outils  pédagogiques, une blogosphère et un concours du « Plaisir de lire  » autour de cette thématique qui mobilisera tous les enseignants.

Des écrivains y  seront conviés : Régis Debray par exemple mais Alexandre Pajon précise qu’il ne tient pas à faire un cercle Casaoui Germanopratin !

D’autres prévisions pour la saison Culturelle 2012-2013 ?

– La galerie Delacroix accueillera une exposition consacrée à la jeune scène tangéroise dans ce qu’elle a de plus novateur. Le tout relativement à la thématique du salon du livre.

– 110 photographies au Maroc

– Exposition Majorelle

– Musique vivante, classique et d’aujourd’hui avec :

En mars : la Grande Sophie, http://www.lagrandesophie.com.fr/

En mai : le superbe quatuor Girard, œuvres de Ravel et Debussy,

En juin : fête de la musique avec des groupes européens de musique actuelle.

Alexandre Pajon  aime les paraboles marines. Il est aujourd’hui capitaine de vaisseau entre un océan et une mer. Il met pied à terre à Tanger, qu’il ne connaissait pas,  le jour de  l’Aïd al-Fitr  (fin du Ramadan).

Première impression ? :

 » La frénésie nocturne et l’alignement des hommes aux cafés sur le boulevard ! j’ai eu le sentiment d’être propulsé en Grèce Antique! et le calme soudain à l’intérieur de mon hôtel Le Rembrandt situé pourtant sur ce même boulevard . « 

Une sensation fascinante à Tanger, les contrastes : la foule et le silence, le chaos et l’ordre, la beauté de la lumière et la crasse des murs, la douceur et le vent.

Bon ancrage dans la Cité du Détroit,  Alexandre Pajon !

Aïch Bengio


http://iftanger-tetouan.org

Alexandre Pajon a fait des études d’histoire et de sciences politiques à Toulouse, puis à la Sorbonne et à Sciences-Po Paris. Spécialiste de l’histoire intellectuelle et politique de l’entre-deux-guerres, il a enseigné à Paris avant d’opter pour une carrière dans les relations internationales. Il a publié dans de nombreuses revues françaises et allemandes dont Diogène, Lendemains, Gradhiva, Europe, et a aussi contribué au Dictionnaire des intellectuels français (Le Seuil, 1996). Son dernier ouvrage chroniqué aujourd’hui, Lévi-Strauss politique, est disponible en ePub sur ePagine ; en ePub et en PDF sur Place des libraires numérique.

4 Responses to "Tanger ou rien pour Alexandre Pajon…"

  1. Pingback: tanger experience le web magazine sur tanger - actualités, culture, sorties, pratiques, restaurants, café, théatres, sports

  2. Pingback: tanger experience le web magazine sur tanger - actualités, culture, sorties, pratiques, restaurants, café, théatres, sports

  3. SIKA  17 août 2015 at 17 h 38 min

    la première chose qui m’avait surprise chez ALEXANDRE PAJON , c ‘est d ‘bord sa capacité d ‘écoute, surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet ayant un rapport avec les activités de l ‘institut ou les autres départements travaillant dans le domaine culturelle … Sa façon d ‘aborder les choses et son éternel sourire,ce qui est rare dans pareille fonction,le place d’emblée parmi les personnes les plus influents culturellement parlant dans la ville de détroit…son départ précipitée sera remarqué d ici peu , notamment en ce qui concerne le rayonnement du SILT!!!!!!

    Répondre
  4. SIKA  17 août 2015 at 17 h 38 min

    la première chose qui m’avait surprise chez ALEXANDRE PAJON , c ‘est d ‘bord sa capacité d ‘écoute, surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet ayant un rapport avec les activités de l ‘institut ou les autres départements travaillant dans le domaine culturelle … Sa façon d ‘aborder les choses et son éternel sourire,ce qui est rare dans pareille fonction,le place d’emblée parmi les personnes les plus influents culturellement parlant dans la ville de détroit…son départ précipitée sera remarqué d ici peu , notamment en ce qui concerne le rayonnement du SILT!!!!!!

    Répondre

Leave a Reply

Your email address will not be published.