Naissance d’une expo en 52 minutes…

Rassemblement au grand complet à la Légation Américaine de Tanger des adhérentes de «Tanger Accueil» pour la présentation en avant première du film de Jean-Claude Sussfeld sur la peintre espagnole Carla Querejeta Roca.

Dans l’un des très chics et historiques salons d’apparat de la Légation Américaine est installée une salle de projection improvisée pour présenter Le film. Tout le monde attend avec excitation le lancement de la projection qui concerne l’une des adhérentes de l’association, Carla Querejeta Roca dont le travail est unanimement apprécié.

Ce film de 52 minutes raconte l’histoire du travail d’une peintre pour sa prochaine exposition. Jean-Claude Sussfeld, le réalisateur et producteur du film a suivi, jour après jour, le travail de Carla dans son atelier de Tanger où il assiste à la naissance des toiles qui feront l’exposition Lawrence Arnott de  Marrakech (avril 2012).

On voit l’artiste élaborer son œuvre comme si elle avait totalement oublié la caméra. Tout en travaillant dans son atelier, elle parle de sa démarche de travail, de sa vision de la peinture, de la présence de l’homme dans son œuvre, des espaces intérieurs et extérieurs qui forment la base du travail de l’artiste. On la voit élaborer et construire ses supports de grands formats faits de différentes pièces de bois et de tissus assemblés en relief et superpositions sur des châssis qui forment un véritable volume qui sera le support multi-facettes de son tableau. On découvre une « Carla artisan » , bricoleuse qui sait découper, coller, planter des clous, porter (les supports sont lourds) avec sa petite salopette nouée à la taille.

Petit à petit l’oeuvre prend naissance sous l’oeil de la caméra. Tracés, dessins, préparation des couleurs et la palette, pose des pré-couches puis l’image prend vie sous les touches habiles des pinceaux et de la palette de Carla. Les formes s’animent, la couleur jaillit, finesses, détails, aplats, rectification, finitions… Des matériaux et du génie créateur de l’artiste nait l’œuvre et explose la création des œuvres qui constitueront le corpus de l’exposition.

On vit ensuite d’une façon quelque peu burlesque et accéléré l’emballage des œuvres, la descente des escaliers de l’atelier et pour les grands formats ce n’est pas facile pour être enfournées dans une camionnette qui mettra bientôt le cap sur Marrakech.

A Marrakech changement de décor et d’atmosphère. On assiste à l’accrochage dans la galerie Lawrence Arnott sous l’œil avisé de John Lawrence et de l’artiste. Puis au jour J du vernissage, c’est l’autre face de la médaille. Les côtés spectacle, commerce, marketing, ronds de jambes, show off éclatent sous nos yeux.  L’art business reprend ses droits car finalement ce qui compte c’est quand même de vendre… A la « Carla atelier » succède la « Carla super star », tout sourire, toute séduction, toute écoute dehors pour expliquer et chouchouter les amis, clients et collectionneurs de la galerie…

On a aussi le plaisir de voir que les amis de Tanger on fait le voyage : Aïch, Anne Laure, Caroline, Chantal, Arlette et Jean-Claude, Myriam, Maria, Asmae (Présidente de « Tanger Accueil »)… sont venus soutenir Carla…

Merci à Jean-Claude Sussfeld.

Paul Brichet


A propos de Jean-Claude Sussfeld,

Jean Claude Sussfeld vient rejoindre les amoureux de Tanger, ceux qui y passent un jour et qui décident de rester…”parce que, dit-il, je ne cherchais pas un endroit pour buller au soleil, mais une ville où je pouvais agir… et j’ai tout de suite entrevu ici qu’il y avait plein de choses à faire, à créer ”

Jean Claude est tombé tout petit dans le cinéma. Son père était le directeur des productions Gaumont…

D’ailleurs il est né en 1948, pendant un film : « Patte Blanche » de Grémillon qui se tournait à Saint Brieuc.

Dés l’âge de 16 ans, il arrête ses études pour se mettre à l’apprentissage des plateaux de cinéma parisien.

Déjà familiarisé, il commence comme stagiaire puis premier assistant et devient très vite  premier assistant réalisateur et pas des moindres :

– Sautet, pratiquement tous ses films

– Oury, La Folie des Grandeurs, Rabbi Jacob, le Cerveau

– Godard, La Chinoise

– Yves Boisset, La Femme Flic

– Michel Audiard, Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, Vive la France

Ayant une passion pour l’écriture, il rejoint le café théâtre où avec son compère Philippe Bruno, il y fait de la mise en scène puis se lance dans la réalisation d’un premier film qui deviendra culte, les années passant : « Elle voit des nains partout »

Il réalise peu après Le Léopard avec un couple détonnant Claude Brasseur et Dominique Lavanant en 1984.

Délaissant la comédie, il fera en 1987 « La Passerelle » d’après un roman de Richard Wright « L’adventiste du 7ème jour » avec Pierre Arditi et Mathida May, puis « Quand j’étais petit, je m’ai tué » adaptation du roman de Howard Buten.

Il se laisse ensuite happer par la TV en tant que scénariste de nombreuses séries : L’Avocate sur la 3, Dr Fabien Cosma…

Mais, lassé par une Télévision de plus en plus aseptisée, Jean Claude retourne au théâtre. Il écrit les dialogues d’une belle pièce “Ma petite fille, mon amour” avec deux excellents comédiens Danielle Darrieux et Jacques Dufilho, puis ceux de “La dernière y restera ”.

Il produit également au cours des années plusieurs romans: « Larmattan »

« De clap en clap », qui raconte son parcours au cinéma « Révolutionnaire en jachère », fiction à court terme, 2020 avec l’arrivée au pouvoir du nouvel ordre mondial.

Voilà dans les grandes lignes son parcours parisien qu’il délaisse un jour, à l’âge de soixante ans, pour voyager et aller voir son ami Philippe Bruno, installé dans la Kasbah à Tanger .

C’est ainsi qu’il croise Eric Valentin, metteur en scène et comédien du Théâtre Darna et voit la pièce qu’il avait montée en 2007:

« Gagne ton Visa »

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