Philippe Guiguet Bologne sort son nouvel et 6e opus poétique de la série « Les chants illicites », intitulé « Sol » chez l’éditeur Slaïki de Tanger.

Sol, est un poème amoureux qui se joue à Tanger, entre d’infinies baignades dans l’Atlantique, une sourde lutte contre un démon dans la chambre rouge, et sur l’asphalte hivernal et pluvieux du boulevard des noctambules, complète les précédents poèmes et autant d’expérimentations, Prémisses, Tâcles, Check-Point, Souffles et Erg…
Extrait de « Sol »…
la ville dévide ses miroirs d’asphalte
dans un chuintement de sol détrempé
frissonne son rituel quotidien du paseo
comme on froisse une robe de soie
pour un baiser à l’ombre d’un recoin
je vagabonde dans les embruns
au cœur flottant et noir de l’interzone
par les ecchymoses de ton territoire
l’immeuble penche sur ces vieilles pentes
où l’on s’émèche de mauvais vins andalous
et de drogues coupées à la colle et au henné
les hommes ivres d’amour y hurlent la nuit
supplient le ciel de combler tous ces vides
dont ils implosent à chercher des femmes
leurs odeurs grasses et leurs onctions amères
la chaleur de leurs plis et les palpitations
des cœurs remontés à fleur de tempes
les muqueuses vultueuses de tant battre
dans le désespoir vertigineux du plaisir
la mélancolie sous leurs rires frelatés
les hommes brament à la lune buveuse
en appelant au ciel et à ses miracles
pour apaiser leur vie de rien et de misère
à manœuvrer des barques de pêches usées
sur le noir des nuits de contrebande
dans le vide lançant leurs filets qui désormais
ne récoltent plus que des dépouilles de migrants
Sol
Slaïki, Tanger, 2005
56 pages, 4 Euros, 40 dh
10×15 cm
On peut se procurer « Sol » en exclusivité à la Librairie les Insolites et à Gallery Kent à Tanger…
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