20e édition du Festival des Cinémas Africains de Tarifa-Tanger.

La 20e édition du Festival de Cinéma Africain de Tanger-Tarifa (FCAT) revendique la relation entre le Détroit de Gibraltar et la culture hispano-marocaine. L’édition 2023 se déroulera du 28 avril au 7 mai, sera inauguré au Ciné Alcazar de Tanger et sera clôturé à Tarifa.

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Le festival de Cinéma Africain de Tarifa-Tanger (FCAT) fêtera ses 20 ans lors de l’édition 2023 – qui se célébrera sur les deux rives, du 28 avril au 7 mai – révélant les productions cinématographiques du continent africain et devenu une référence des cinémas d’Afrique aussi bien dans le monde hispanophone qu’en Europe. Cette année, le FCAT reprend son activité des deux côtés du Détroit de Gibraltar, afin de continuer à forger la diversité et le dialogue culturel entre les deux continents, tout comme la relation entre le nord du Maroc et le sud de la péninsule ibérique.

Cet évènement culturel ancré, se déroulant en simultané sur les deux rives du Détroit, continue de se définir comme un évènement transfrontalier et hispano-marocain. Sa 20e édition sera inaugurée à Tanger le 28 avril, grâce à la collaboration avec l’Institut Cervantes de la ville marocaine. C’est le cinéma historique Alcazar, icône de projection du cinéma espagnol, construit en 1913 et récemment restauré de l’époque du Protectorat Espagnol, qui accueillera l’évènement. Lors de cette édition du FCAT, l’Alcazar projettera à nouveau des films des sections Miradas españolas et La tercera raíz – cette dernière portant sur le cinéma du continent latino-américain – ainsi que des films sous-titrés en espagnol.

Pour la cérémonie de clôture et la remise des prix se déroulant une semaine plus tard, le festival organisera son deuxième gala du côté espagnol, au théâtre Alameda de Tarifa. Entre ces deux événements, une multitude de projections et un vaste programme d’activités aura lieu de part et d’autre du détroit de Gibraltar.

De même, le Ciné Alcazar de Tanger et le Théâtre Alameda de Tarifa accueilleront une séance spéciale lors de la 20e édition du FCAT, avec la première mondiale du documentaire Hijos de Al-Andalus, de Marmoucha & Bridge2Connect, une production néerlandaise basée sur le livre du même nom. L’histoire se concentre sur les descendants des Maures expulsés d’Espagne en 1612 et sur la façon dont, des siècles plus tard, ils continuent à préserver leurs racines et leurs traditions. Les musulmans andalous et les Juifs séfarades ont construit une nouvelle existence en Afrique du Nord, apportant de nouvelles influences au Maroc et enrichissant les traditions déjà existantes.

Les deux projections incluront également le court-métrage La rotonda, de Carmen Tortosa, qui traite de la vie difficile des immigrés vivant dans les colonies de Níjar dans la province d’Almería.

Affiche de la 20e édition

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Cette année, l’abstraction géométrique et les palettes de couleurs remplacent la photographie d’auteur qui a dominé les affiches précédentes du FCAT. Le bleu ciel et le bleu marine, le rouge et le blanc cassé colorent le FCAT de cette édition, avec une affiche brute pleine de textures générées par l’intelligence artificielle et dévoilée lors de la présentation de la 20e édition du FCAT à Séville.

Œuvre de l’artiste de Tarifa, José Vicente Araújo, l’un des « pères fondateurs » du festival, elle relève de l’art génératif et fait partie d’une longue série intitulée Arqueología Imaginaria, dans laquelle l’auteur tente de réimaginer l’histoire de l’art à l’aide de l’intelligence artificielle, avec une approche critique et ironique.

La pièce choisie fait référence au travail d’une artiste contemporaine fictive qui réalise ses œuvres avec des matériaux de récupération sur lesquels elle trace des motifs géométriques en aplats de couleurs. Ces deux caractéristiques (l’une ou l’autre) sont présentes dans l’œuvre d’artistes africains comme El Anatsui (Ghana), Dapkogan et Hazoumé (Bénin), la Sud-Africaine Esther Mahlangu ou dans des traditions populaires comme la décoration géométrique de la culture Gurunsi.

Cours de cinéma africain

« Déchiffrer le réel. Le non-conformisme du cinéma africain », c’est l’intitulé du cours de cinéma africain qui, cette année encore, sera donné par le professeur et programmateur Javier H. Estrada lors de quatre sessions en espagnol et en ligne entre le 29 avril et le 2 mai, la période d’inscription restant ouverte jusqu’au 18 avril.

Le cours de cinéma africain de cette édition portera sur les approches hétérodoxes de réalités complexes, abordant des questions telles que les conséquences de révolutions visiblement manquées, la création collective, ou encore les racines africaines du cinéma réalisé sur le sol européen, à la lumière de l’impacte récolté ces derniers mois par le long-métrage Saint Omer de la cinéaste franco-sénégalaise, Alice Diop (César du meilleur premier film et Giraldillo de Oro au Festival de Séville).

Ce cours abordera les œuvres de classiques, tels qu’Ousmane Sembène, Med Hondo, ou Sarah Maldoror, ainsi que celles de talents moins connus qui élaborent des filmographies plus qu’indispensable, tels que Dieudo Hamadi, Randa Maroufi, ou le collectif Geração 80.

20 ans de FCAT

Le Festival du film africain est né pour mettre en lumière et créer la rencontre des productions cinématographiques africaines et celles de leurs diasporas en Espagne, en Europe et en Amérique latine. Attentif à l’évolution du public hispanophone, le FCAT a de la même manière, élargi le spectre de sa proposition lors des dernières éditions, en donnant la priorité à la diffusion du cinéma andalou, espagnol et européen sur l’Afrique ou tourné en Afrique, aux coproductions Europe-Afrique et aux coproductions Sud-Sud entre l’Ibéro-Amérique et l’Afrique, considérant le cinéma comme un outil de connaissance, de développement et de diplomatie culturelle.

De même, le FCAT diffuse depuis 20 ans des contenus culturels qui unissent les deux pays voisins, en soutenant des valeurs communes et en construisant un discours basé sur ce que nous partageons et non sur ce qui nous sépare. Et ce, à l’image de la branche pédagogique du FCAT qui, lors des dernières éditions, a réussi à impliquer un nombre croissant d’étudiants andalous, espagnols et marocains.

Le Festival ne se limite pas seulement à la diffusion des films africains et à la promotion de leur production. Ainsi, parmi les nombreuses activités organisées chaque année, il convient de mentionner le forum de rencontres internationales l’Arbre à palabres ou l’atelier de postproduction dédié aux professionnels des deux rives, le FCAT LAB.

Au cours de ses deux décennies d’existence, le festival a accueilli les voix les plus importantes des productions cinématographiques africaines et de leurs diasporas. Des réalisateurs de premier plan dont les œuvres ont été sélectionnées et souvent primées dans des festivals tels que Cannes, Venise ou Berlin, ou dans les festivals les plus importants d’Afrique tels que le Fespaco et Carthage. Parmi eux, Abderrahmane Sissako (La vie sur Terre, Bamako, Tombouctou), Oliver Hermanus (The Endless River, Moffie, Living), Alice Diop (Vers la tendresse, Nous, Saint Omer), Lemohang Jeremiah Mosese (Mother, I am Suffocating. This is My Last Film About You, This Is Not a Burial, It’s a Ressurrection) ou encore Wanuri Kahiu (Rafiki).

De plus, le FCAT a accueilli d’importantes personnalités de l’industrie cinématographique espagnole. Notamment, la présence des actrices Emma Suárez et Rossy de Palma, des réalisateurs Oliver Laxe et Isaki Lacuesta et des producteurs Elías Querejeta et Olmo Figueredo.

Enfin, des représentants d’institutions telles que les Nations Unies, la Berlinale et la Mostra Internazionale del Cinema di Venezia, et d’institutions africaines emblématiques telles que le Fespaco, le festival de Durban et le Centre Cinématographique Marocain, ont participé à différentes activités professionnelles et parallèles pendant près de deux décennies.

Programme de la section compétitive “Hypermétropie” :

  • Ashkal de Youssef Chebbi (Tunisie/France)
  • Au cimetière de la pellicule de Thierno Souleymane Diallo (Guinée/Sénégal/France/Arabie saoudite)
  • Coconut Head Generation d’Alain Kassanda (Nigéria/France)
  • Father’s Day de Kivu Ruhorahoza (Rwanda)
  • Fragments From Heaven d’Adnane Baraka (Maroc/France)
  • Gardien des mondes de Leila Chaibi (Tunisie/Algérie/France)
  • Our Lady of the Chinese Shop d’Ery Clever (Angola)
  • Milisuthando de Milisuthando Bongela (Afrique du Sud/Colombie)
  • Shimoni d’Angela Wamai (Kenya)
  • Sous les figues d’Erige Sehiri (Tunisie/France/Suisse/Qatar/Arabie saoudite)

“Déchiffrer le réel. Le non-conformisme du cinéma” est par ailleurs l’intitulé du cours donné en ligne du 29 avril au 2 mai – et en espagnol – par le professeur et programmateur Javier H. Estrada,  pour lequel les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 18 avril.

L’atelier de post-production FCAT LAB annoncera prochainement les projets retenus.

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