La Galerie Kent organise sa nouvelle exposition, intitulée « Compass Point » avec trois artistes: Stephenie Bergman, Johnny Rozsa et Sarah Guppy. Une invitation à se déplacer lentement, à s’arrêter sans hiérarchie, et à écouter les textures et les silences entre les oeuvres. Cette exposition est un rassemblement nomade, un espace de réflexion, de beauté et des multiples sens de l’appartenance. Du 10 juillet 2025 au 10 septembre 2025.

Au croisement des chemins, des cultures et des gestes créatifs, « Compass Point » réunit trois artistes: Stephenie Bergman, Johnny Rozsa et Sarah Guppy, dont les vies et les pratiques ont suivi des trajectoires singulières à travers les continents.

Chacun arrive à Tanger, ville historiquement ouverte à l’ailleurs, pour partager une vision profondément marquée par le lieu, la mémoire et la transformation.

Le titre évoque à la fois direction et orientation : un point cardinal n’est pas une destination, mais une référence — un repère dans le paysage à partir duquel on commence ou poursuit un voyage. De même, cette exposition ne vise pas une convergence de styles ou de thèmes, mais fait surgir des résonances subtiles lorsque des voix radicalement différentes se côtoient en silence.

Dans la galerie, l’espace devient lui-même une boussole, doucement divisé en zones qui reflètent les univers visuels et matériels de chaque artiste — non comme des chambres isolées, mais comme des stations mouvantes d’un salon nomade. En son centre symbolique : la tente caïdale — une structure traditionnelle marocaine utilisée pour les rassemblements, les rituels et l’hospitalité. Ici, réimaginée comme métaphore, la tente devient un site de rencontre temporaire — intime, ouvert et vibrant de différences.

Dans la section de Johnny Rozsa, il est question de mouvement et d’abri ancestral. Ses portraits lumineux, dessinés à la main, évoquent des figures venues de géographies diasporiques — témoins, errants et gardiens de la mémoire.

Chez Sarah Guppy, les murs se teintent d’un bleu céleste doux, en écho au ciel marocain et à la clarté spirituelle de son oeuvre. Ses peintures offrent des instants de recueillement — animaux, jardins, regards sacrés suspendus dans le temps.

Dans l’espace de Stephenie Bergman, les tons de terre et d’adobe rappellent les murs d’argile de son atelier à Taroudant. Ses objets sculpturaux — outils, tabourets et récipients réinventés — ne sont ni décoratifs ni fonctionnels, mais silencieusement essentiels, comme des traces de gestes conservés dans le temps.

Ensemble, ces artistes dessinent une forme de cartographie de la présence : chacun ancré dans une origine différente, mais temporairement alignés sous un même toit, un même horizon.

« Compass Point » invite le visiteur à se déplacer lentement, à s’arrêter sans hiérarchie, et à écouter les textures et les silences entre les oeuvres.

Ce n’est pas une exposition figée, mais un rassemblement nomade — un espace de réflexion, de beauté, et des multiples sens de l’appartenance.

A propos des artistes: Sarah Guppy, Johnny Rozsa et Stephenie Bergman.

Sarah Guppy. Peintre, doreuse, et témoin attentive des lieux.

Née à Auckland, en Nouvelle-Zélande, en 1957, Sarah Guppy a développé depuis plus de quarante ans une pratique artistique discrètement rayonnante — mêlant peinture, dorure, voyage et réflexion spirituelle. Formée au design graphique et aux beaux-arts à Auckland puis à Londres, elle a étudié auprès de la célèbre peintre Maggi Hambling et s’est perfectionnée dans des ateliers traditionnels de dorure à Chelsea, cultivant une profonde sensibilité au geste artisanal et à la surface.
Sarah Guppy a exposé dans de nombreux lieux en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Elle a reçu le Michael Evans Award lors des Walker & Hall Art Awards, et collaboré avec des artistes tels que Brett Graham et Lauren Drescher. Sa pratique est une forme d’écoute : de la matière, du lieu, du lent déploiement de l’histoire. Selon ses propres mots : « Le travail de l’artiste consiste souvent à choisir ce qu’il faut inclure, et ce qu’il faut laisser de côté ».

 

Johnny Rozsa. Photographe, portraitiste et peintre de vérités invisibles.

Johnny Rozsa est un photographe et aquarelliste basé à New York, dont le travail établit un pont entre les mondes de la mode, de la célébrité, de l’identité et, plus récemment, de l’introspection silencieuse à travers le dessin.
Né à Nairobi de parents d’origine hongroise et tchèque, Rozsa a grandi entre plusieurs continents — d’abord au Kenya, puis en Angleterre, où il a étudié l’architecture, la peinture et la communication au Manchester College of Art and Design, avant de poursuivre sa formation à la Polytechnic of Central London.
Sa carrière débute dans l’univers foisonnant de la mode vintage et de la photographie éditoriale. Après un stage d’été au Vogue britannique pendant ses études, et la gestion de la célèbre boutique Nostalgia à Covent Garden, il s’impose comme l’un des photographes de mode et de portraits les plus singuliers des années 1980 et 1990. Son objectif a immortalisé les visages encore peu connus de nombreuses figures devenues célèbres, telles que Halle Berry, John Malkovich, Boy George, Hugh Grant, Sade ou encore Leigh Bowery. Son travail a été publié dans Vogue, i-D, The Face, The Sunday Times et fait partie de la collection permanente de la National Portrait Gallery à Londres.

 

Stephenie Bergman. Artiste de la forme, du geste et de l’objet réinventé.

Stephenie Bergman est une artiste d’origine britannique dont la pratique s’étend sur plus de cinq décennies, traversant avec élégance les domaines de la peinture, de la sculpture, du design et de l’expérimentation matérielle. Aujourd’hui, depuis son atelier en briques de terre crue situé en périphérie de Taroudant, au Maroc, elle crée des formes sculpturales à la fois familières et étranges — des objets domestiques réinventés comme de silencieux monuments.
Née à Londres en 1946, Bergman a étudié la peinture à la légendaire St. Martin’s School of Art (1963–1967), avant de se tourner vers des toiles cousues et une abstraction fondée sur le textile dans les années 1970 et 1980. De 1968 à 1980, elle enseigne dans plusieurs institutions artistiques majeures, dont le Goldsmiths College et le Royal College of Art. Ses premières oeuvres — découpées, cousues, et assemblées en collages — brouillent les frontières entre peinture et artisanat, préfigurant son intérêt durable pour l’hybridité et la matérialité.
Elle reçoit en 1975 le prix Calouste Gulbenkian et, en 1987, le Crafts Council Prize, deux reconnaissances majeures de sa position unique entre art plastique et pratique appliquée.
Son travail a été largement exposé lors d’expositions personnelles, notamment au New Arts Centre (Royaume-Uni), à la Marsden Woo Gallery (Londres), à la Crafts Council Gallery, à la Galerie Nigel Greenwood, au Foyer de la Cité Radieuse (Marseille), et à Kettle’s Yard (Cambridge).
Ses sculptures font partie de plusieurs collections publiques et privées, dont la Tate Modern et le Shigaraki Ceramic Cultural Park au Japon.

Dernière  minute, mise en place de « Compass-Point »…

Informations pratiques :
Gallery Kent, 19, Rue Jabha Wataniya – 90 000 Tanger
Vernissage : Le Jeudi 10 juillet 2025 à 19h00
Pour plus d’informations, merci de contacter Gallery Kent au +212 5 31 96 34 31

  Compass Point, Johnny Rozsa, Kent Galery, Sarah Guppy, Stephenie Bergman