Tanjazz 2013, un grand festival international

Après 14 années d’existence, Tanjazz est devenu un véritable festival de Jazz de dimension internationale non seulement au niveau de la programmation, de la fréquentation mais surtout au niveau du soutien de grandes collectivités internationales et de la couverture médiatique. Les grands médias et notamment ceux spécialisés dans la musique et le jazz couvrent et relaient cet événement comme le magazine américain « Jazziz » ou la radio française « Jazz Radio ». Cette année Tanjazz se déroulera du 18 au 22 septembre 2013.

Une 14 e édition placée plus que jamais sous l’angle du pari de l’exploration, de la découverte et de la surprise…


Mis à part sans doute le jazz qui nous vint de l’Ouest à travers la bande-son « boogie-woogie » du cinéma muet, les big bands fastueux de la Grosse Pomme transplantés au Paris des Années folles puis, plus tard, dans les paquetages des GI’s, le vent de la nouveauté nous arrive le plus souvent de l’Est ! Mais si, mais si, voyez les déferlantes d’Attila, les cavaliers d’Oqba Ibn Nafi, les traductions d’Aristote par les Arabes, le soleil levant et son Empire, et plus près de nous, les impressionnants dragons indiens et chinois… Il était donc naturel que Tanger, capitale culturelle du centre des mondes, regarde vers le plus oriental des points cardinaux !

Philippe Lorin

Ainsi donc, Tanjazz 2013 passe à l’Est sur la piste de nouveaux talents et de sons excitants. Après la rencontre des artistes marocains en 2012, le plaisir sera à la découverte des jazz de Bulgarie, d’Egypte, de Tunisie, des Balkans, du jazz manouche, de la musique Klezmer… « J’ai remarqué, explique le maître de cérémonie Philippe Lorin, que tous les grands festivals de l’été en Europe comme à Newport présentent à 95% exactement les mêmes artistes et des artistes très vus. Tanjazz fait toujours le pari de l’exploration, de la découverte et de la surprise. A une ou deux exceptions prêt, aucun artiste présent à Tanjazz ne sera vu et entendu dans ces « grands » festivals ! Plus que de l’argent, cela demande de la patience, de la recherche, de la passion… »

Bienvenue donc aux nombreux artistes d’Europe de l’Est et d’Orient

• Arun Gosh: Compositeur et clarinettiste, ses mélodies suaves d’inspiration sud asiatiques donnent naissance à de furieuses improvisations menées par la basse, le tablah et de féroces explosions de batterie (vendredi, scène Renault Palais)

• Yehya Khalil: Pour ses cinquante ans de jazz, le grand batteur égyptien présente Iqaeal-roh (au rythme de l’âme), concert regroupant ses plus belles compositions avec ses drums vibrants et un parfait mixage des nay, qanoun et tabla orientaux avec saxophone et guitare d’Occident (vendredi, scène BMCI Palais et samedi, scène BMCI Ville)

• Nabil Khemir: Elevé à Tunis aux accents d’Oum Khaltoum et d’Abdelwahab mais aussi de John Mc Laughlin ou Pat Metheny, il inventera l’instrument de sa fusion intime: la guitare luth à double manche baptisée « Rayjam » pour « rayon d’improvisation musicale » (vendredi, scène Renault Palais).

• David Helbock Trio: Originalité et esthétique définissent les compositions de ce pianiste autrichien et de ses comparses avec utilisation d’instruments inhabituels ajoutant aux riches facettes d’un univers musical inconnu (mercredi, Tanjazz Lounge).

• Petr Kroutil Orchestra: Formé dans la tradition à Prague puis inspiré par le Népal et ses flutes de bambous, Petr Kroutil s’associe au piano de Boris Urbánek et aux drums de Michal Hejna pour tracer sa propre route entre standards virtuoses et créations originales en toute liberté (vendredi, Tanjazz Lounge).

• Sofia Fusion Quartet: Né clandestinement dans l’appartement de Vasil, le quartet sax, clavier, basse, batterie, venu de la capitale bulgare, vient de sortir son premier album dont Tanjazz aura la primeur (jeudi et vendredi, Tanjazz Lounge).

• Palinka: Sextet sous influence Django, avec guitare manouche certes mais aussi sax pour les brillances, violon pour la tziganité et rythmique pour le funk : un drôle de cocktail klezmer pop à réveiller les morts (vendredi, Tanjazz Club et samedi, Bistrot des artistes).

• The Klezmaniacs: Comme leur nom l’indique, quatre dingues de Klezmer, musique métissée par excellence où se reflète l’histoire des pérégrinations des Juifs d’Europe de l’Est à travers l’espace et le temps (jeudi, Bistro des artistes, vendredi et dimanche, Tanjazz Club).

• Dallas Quartet: Dallas Baumgartner, petit fils putatif de Django Reinhardt et ses acolytes habitués de Tanger, transmettent depuis la nuit des temps leur flambeau de voyage et de rêve. Leur « pompe » en béton fait se lever un arc en ciel de joies, d’espoirs et de pleurs (vendredi et samedi, Tanjazz Club).

• Noam Vazana: Artiste nomade plébiscitée par le public de Tanjazz 2012, elle revient à la demande générale, trouvant le moyen de combiner à elle seule un clavier subtil au trombone pour créer son propre son (jeudi et samedi, Tanjazz Lounge).

Digression polyphonique

Tanjazz passe à l’Est certes, mais il ne fait pas que… L’intérêt d’avoir un thème fort, c’est de pouvoir s’en éloigner pour jouer d’autres mélodies sans déchanter.

Certains des temps forts les plus notables de cette édition jouent dans cette catégorie :

• Elisabeth Kontomanou: Un chouia orientale puisque grecque de mère, guinéenne par papa, française de cœur et d’état civil, américaine de résidence et internationale par son aura, elle est consacrée meilleure artiste vocale aux Victoires du Jazz 2006. Autodidacte, bercée par la Motown, émerveillée par Callas, puis par Carmen McRae, compositrice, auteur, arrangeur, actrice aussi, elle se révèle dès 2000 comme une « side woman » de référence, maîtrisant l’art de la pure mélodie et de l’improvisation, elle revient sans nostalgie aux standards. De même que sa beauté irradie l’affiche de Tanjazz 2013, son interprétation puissante des totems du jazz vocal les illumine d’un jour nouveau. A ne pas manquer (samedi, scène BMCI Palais).

Elisabeth Kontomanou samedi soir à Tanjazz

• Samy Thiebault: Lui est né en Côte d’Ivoire avant de se bonifier dans le Bordelais jusqu’à la maîtrise de philosophie en Sorbonne et celle du saxophone. Tanjazz rattrape juste à temps cet artiste pressé dont l’album « Clear Fire » et le dernier concert au New Morning de Paris ont fait l’unanimité de la presse. Le rythme, et ses diverses danses intérieures ou extérieures, est l’objet de cette nouvelle aventure physique et de spirituelle. L’apport de la voix dans l’orchestration, des percussions traditionnelles du Maghreb (dont Samy est aussi en partie originaire) associées à un beat puissant, puisé dans la tradition et le langage du jazz le plus vivace, donne naissance à une matière sonore originale, organique tout autant que méditative. Là encore, un rendez-vous obligé (jeudi, Tanjazz Lounge)

Il y en aura pour tout le monde !

Tanjazz ne serait pas ce qu’il est devenu en quatorze éditions sans rajouter, pour les plus boulimiques, des tas de petits plats bien goûteux dans les grands.

A croquer sans modération sur les scènes de la ville ou du Palais :

• Magic Tarbouch: Régional de l’étape, Tarik Elamile, guitariste du groupe rock LazyWall, a pris la vague du jazz et de la surf music. Sa section rythmique a bénéficié d’un coup de pouce du festival à travers une master class qui les a fait monter en gamme. On les aime, on les soutient ! (samedi, Tanjazz Club).

Le groupe tangérois Magic Tarbouch

• Sylvia Howard & The Black Label Swingtet: Héritière des grandes chanteuses afro-américaines (Dinah, Sarah, Billie, Carmen), sa voix expressive donne sa pleine mesure dans la relecture des standards de l’âge d’or (jeudi scène BMCI Palais et dimanche, Tanjazz Lounge).

• King Pleasure & the Biscuit Boys: Meilleur groupe de Swing au monde, c’est une institution british qui parcourt le monde et les plateaux TV avec une section de cuivre étincelante qui tourne aussi rond que celle du Basie Band (jeudi, scène Renault Ville et samedi, scène Renault Palais).

• Kind of Cai: Revisitant Miles Davis, le groupe met en évidence le lien entre jazz et flamenco et la contribution importante de la musique espagnole dans le flot des mélodies surgies en Europe (mercredi, scène Renault Palais).

• Valerio Vantaggio 4et: La recherche d’un jazz qui reflète la tradition avec un esprit innovateur, dans la composition comme dans l’improvisation, grâce au son sublime de la trompette et au soutien d’une section rythmique solide et complice (mercredi, scène BMCI Palais).

• Jazz Connection: Ils sont incroyables, ils sont fous! Sur scène avec leurs zoot-suits, leur flamboyance, dansant et chantant, ils vous mettront en transe (jeudi et samedi, scène Renault Palais et vendredi, scène Renault Ville).

• Champian Fulton: Etoile montante de la scène new-yorkaise, aussi talentueuse au piano qu’au chant, elle déroule avec fraîcheur le « Great American Songbook » (samedi, Tanjazz Lounge).

• Circular Time: Concentré de la meilleure « black music » dont les racines puisent du côté du blues, de la soul, du reggae ou de la soca. Leur « live power » qui ne sort certes pas d’un juke-box ! (jeudi, scène Renault Palais et dimanche, scène Renault Ville).

• Gan San: Lors d’un voyage au Maroc, Ludovic au saxo croise la route de Foulane au ribab : ainsi nait l’envie d’une rencontre entre passion berbère, liberté jazz, énergie rock. (samedi, scène Renault Ville).

• Art District: Avec un flow venu tout droit de New York, un human beat-box détonnant (vendredi, scène BMCI Ville et samedi, Tanjazz Club).

• Gnawa Express: Maalem tangérois, maître des « lila » de transe et fondateur en 1990 d’un groupe mythique, Abdelmajid Domnati s’ouvre, après de nombreux concerts européens, à de nouvelles couleurs musicales (dimanche, scène BMCI Ville).

• Batunga: Avec ses fidèles Subprimes (une valeur sûre !), cette fanfare de jeunes cadres dynamiques et funky s’engage contre les forces obscures du Keynésianisme (parades de rues, jeudi, scène BMCI Ville et vendredi, Bistrot des artistes).

• Ben Prestage: L’homme qui joue des mains et des pieds pour dépatouiller la gadou du bayou est de retour… Ce qui ont vu savent de quoi on parle ! (jeudi, vendredi et samedi, Bistrot des artistes).

• Roger Cactus: C’est la troisième fois que le Bazarazik de Roger Cactus revient initier les plus petits pour le « Tanjazz des enfants » à travers un voyage musical voyage musical du tango au disco, en passant par la biguine, la rumba, le rock, le swing, le rap… (dimanche 14h30, grande scène Palais).

Le temps d’une mise au point. Tanjazz optimise la lisibilité de son offre avec des scènes à la programmation artistiquement bien définie, quelques nouveautés et des ambiances diversifiées.

– Les scènes BMCI Ville (place des Nations) et Renault Ville (près du port) accueillent les concerts gratuits festifs et ouverts à la découverte.

– Les scènes Renault Palais et BMCI Palais jouent la diversité.

– Le Tanjazz Club prend les couleurs de l’Europe de l’Est avec le jazz balkanique, klezmer, manouche… mais aussi du R’nB et du Hip Hop.

– Le nouveau Bistro des artistes, restaurant des musiciens sera ouvert au public avec une scène acoustique aux couleurs Blues et Funk entre 22h et 00h30.

– Quant au Tanjazz Lounge, il sera destiné au 100% Pur Jazz à écouter. Pour aficionados seulement !

Derniers accords. Enfin rien de tout cela ne serait possible sans la contribution de :

– Renault, sponsor officiel

– Fondation BMCI, top partenaire

– Aïn Ifrane, sponsor

Bel, Total, Private Event, partenaires

– Agence pour la Promotion et le Développement du Nord, partenaire institutionnel

La capitale du Détroit renoue avec son caractère international grâce également au soutien apporté à Tanjazz par de nombreuses ambassades : Espagne, Italie, Autriche, Pays Bas, Belgique, République tchèque notamment à travers le parrainage de plusieurs groupes. Sans oublier les confortables partenaires hôteliers et les excellents partenaires média, dont tanger-experience.com.

En dehors des scènes gratuites de la ville, l’accès au Palais des Institutions Italiennes se fait à partir de 20h pour la modique somme de :

– 200 DH les mercredi, jeudi et dimanche

– 300 DH les vendredi et samedi

– 1.000 DH Full Pass pour les 5 jours

Mercredi et jeudi : gratuité, exclusivement pour la scène BMCI Palais, pour les étudiants sur présentation de leur carte d’étudiant.

Paul Brichet

Retrouvez tous les détails d’organisation et de programmation avec de nombreuses vidéos des artistes sur le site : www.tanjazz.org

2 Responses to "Tanjazz 2013, un grand festival international"

  1. genevieve brichet  20 septembre 2013 at 13 h 23 min

    Info: Sofia Fusion Quartet s’est fait escroquer de son billet d’avion pour Tanger… et n’a pas pu partir de Sophia. Dommage pour eux et pour nous!

    Répondre
  2. genevieve brichet  20 septembre 2013 at 13 h 23 min

    Info: Sofia Fusion Quartet s’est fait escroquer de son billet d’avion pour Tanger… et n’a pas pu partir de Sophia. Dommage pour eux et pour nous!

    Répondre

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