Abdel Mohcine Nakari, "l'homme des métamorphoses"

Le photographe tangérois, Abdel Mohcite

Abdel aime Tanger, sa ville. Il ne l’a presque jamais quittée.

Depuis son enfance à Dar Baroud, il se passionne pour le dessin et la peinture.

A 16 ans, son père lui offre un Reflex semi automatique et il se tourne résolument vers la photo.

Une soudaine évidence pour lui…on peut même dire une vocation !

Admirateur de Cartier Bresson, de Koudelka et aujourd’hui plus particulièrement d’Antoine d’Agata, il réalise un travail très personnel avec deux axes:

  • des portraits et reportages en noir et blanc
  • des montages photos en couleur (jaunes bleus, ocres principalement. )

A la différence de la peinture où il se sentait « médium », enfermé et tenté par la possibilité de s’y perdre, il révèle dans ses montages photos une volonté d’ouverture dans l’abstraction, l’observation et la transformation des lieux, l’accumulation des signes, leur impact…

« Je veux trouver la représentation du processus de construction identique «  dit-il.

Abdel Mohcine semble traquer les murs, leurs couches de peintures, leur usure, leur rénovation, telles des palimpsestes (palimpsêstos : gratté de nouveau)…

Puis, il les recompose pour exprimer, cerner l’identité de la ville.

Son travail commence par le tracé d’une ligne, s’inspirant des traits sur le mur des maisons qui courent entre deux couleurs.

Il  poursuit le fil dans le dédale des rues, labyrinthes familiers ou inconnus, témoin méticuleux de l’oeuvre du temps.

Il associe plans proches et lointains nouant et dénouant des enchevêtrements…puis les assemble, hanté par la mémoire du fil des tisserands, fil de laine, fil barbelé, barbarie, fil électrique, énergie des trajectoires…fil d’Ariane peut-être aussi pour lui !

Une oeuvre d’une grande force, secrète et retenue.

Aïch

Leave a Reply

Your email address will not be published.