La nouvelle charte environnementale de Tanger

Le maire de Tanger Fouad Elomari et la ministre déléguée à l’Environnement Hakima El Haite ont présidé ce vendredi 21 novembre à Tanger une rencontre de concertation consacrée à «la Charte de la ville de Tanger» en matière de propreté et d’environnement.


Avec plus de 600 inscrits à la rencontre dont beaucoup de jeunes, de femmes et de représentants d’associations locales, les échanges ont porté sur cinq axes:

1. Les comportements et les attitudes respectueuses de l’environnement ;

2. La responsabilité environnementale de l’entreprise ;

3. La responsabilité environnementale de la commune ;

4. Les activités impactant l’environnement ;

5. La sensibilisation et la communication autour des thèmes de la propreté et de l’environnement.

Les cinq ateliers, portant sur autant de sujets, ont chacun réuni entre 60 et 80 participants.

Une police de l’environnement

Parmi les recommandations devant être incluses dans la charte de l’environnement de la ville de Tanger, figure la création d’une police de l’environnement. Elle serait chargée de veiller au respect de la réglementation en la matière: propreté de la voie publique, propreté des marchés de fruits et légumes, pollutions industrielles notamment. Sur ce point, le maire de la ville, reprenant l’un des slogans de la journée «J’aime ma ville et je m’engage pour elle», a notamment signifié qu’au lendemain de l’adoption de la charte, «des sanctions financières commenceront à être appliquées». Outre la création de cette police, la formation d’associatifs va s’accentuer avec le soutien du ministère concerné, ainsi que l’appui institutionnel à l’organisation de manifestations dans les écoles et les quartiers. Hakima El Haite a pour sa part rappelé «le droit de chaque citoyen à un air propre et à l’eau potable», rappelant l’impact des nuisances environnementales sur la santé et la qualité de vie.

La ministre déléguée a appelé de ses voeux «un encadrement plus rigoureux de la pollution automobile, l’usage des nouvelles technologies dans le bâtiment et l’éclairage public». Elle a également rappelé le coût du non-respect de l’environnement: «Quatre points de PIB et 200.000 emplois ». En 2013, le PIB du Maroc est estimé à environ 100 milliards de dollars.

Parmi les recommandations touchant à la sensibilisation et à la communication de nombreux intervenants ont appelé à plus de campagnes dans les médias, à un rôle accru des familles et du système éducatif dans la sensibilisation des jeunes. «Ecoles, mosquées et réseaux sociaux doivent être mis à contribution».

Le respect de l’environnement, élément de la compétitivité

Revenant sur les enjeux que représente l’environnement pour Tanger, le maire Fouad Elomari souhaite en faire un élément de la compétitivité de la cité. «Nous voulons une ville moderne qui soit compétitive avec les plus grandes villes du monde,» a-t-il proclamé. Pour cela a-t-il concédé, «nous devons aussi changer notre manière de travailler ensemble». «Nous avons des droits, nous avons des acquis, a-t-il souligné, mais nous devons également mériter notre ville».

L’assistance a également suivi un intéressant exposé sur «les transitions que vit la ville» par le sociologue Abderrahim Al Attari. «Sur le plan démographique, culturel, économique et urbain, la ville change et grandit» a-t-il souligné appelant à une prise de conscience des valeurs du vivre-ensemble et à ne pas céder à la tentation de la démission citoyenne.

En moins de 20 ans, la population de Tanger est passée de 600.000 habitants à plus d’un million aujourd’hui. Les premiers chiffres du recensement mené en septembre dernier et attendus le mois prochain doivent fournir des données plus précises. Si les quartiers du centre de Tanger et les quartiers résidentiels peuvent être considérés propres et bien tenus, ceci est moins le cas pour les quartiers périphériques. Le ramassage des ordures ménagères est confié depuis mai dernier à deux entreprises qui se partagent les quatre arrondissements de la ville.

Le point noir de la décharge

L’un des points noirs de Tanger reste sa décharge communale, non contrôlée, vieille de plus de 40 ans et située à quelques kilomètres du centre-ville. Elle domine la route vers Tétouan, la zone industrielle de Moghogha et de nouveaux quartiers résidentiels. «L’appel d’offres pour la nouvelle décharge situé au sud de la ville doit être publié début 2015,» a indiqué le maire de la ville. Cet appel d’offres attend l’approbation finale du ministère de l’Intérieur et du ministère délégué à l’Environnement.

Les participants ont enfin appelé à la mise en place d’une commission mixte regroupant la commune, les ONG et les associations professionnelles afin de contrôler la mise en œuvre de la future charte. Cette charte doit également inclure un volet «transports et circulation» qui faire l’objet de sessions de concertation locale au cours des prochaines semaines, ont indiqué des sources de la commune.

Jamal AMIAR

Hakima El Haite et Fouad Elomari

Hakima El Haite est Ministre déléguée auprès du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement chargée de l’Environnement.

Elle  a obtenu la licence en Biologie et Microbiologie des eaux à la Faculté des Sciences de Fès en 1986, le Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Ecotoxicologie à la Faculté des Sciences de Meknès en 1987, le doctorat national en Sciences de l’environnement à la Faculté des Sciences de Meknès en 1991 et un second doctorat en Génie de l’environnement à l’Ecole des Mines de Saint Etienne-Collège doctoral des écoles des mines de France en 2010. Elle a par ailleurs obtenu un Diplôme de communication politique de l’Université de Washington (Washington DC) en 2008.

Hakima El HAITE a une longue expérience dans la gestion des projets, qui lui a permis de développer des compétences aussi bien en matière technique et administrative que financière et juridique en environnement et développement durable.

Hakima El HAITE a été attachée auprès de la direction générale de l’agence Urbaine de Fès (1992-1993), directrice fondatrice de S.EAUGLOBE, entreprise spécialisée dans l’ingénierie et travaux de l’environnement depuis 1994, déléguée au sommet présidentiel du président des Etats-Unis d’Amérique OBAMA pour l’entreprenariat et nominée comme entreprise pionnière dans les métiers de l’environnement en Afrique et Moyen-Orient (1990) et Vice présidente de US-NAPEO (North Africa Partnership For Economic Opportunity) (2011).

Son parcours politique au sein du Mouvement Populaire remonte à 2003. Elle a participé notamment et de façon active à toutes les actions de restructuration, de régionalisation et de renforcement des instances dudit parti, à la représentation du parti et l’animation de conférences sur le développement durable. Depuis décembre 2012, elle est présidente des relations internationales du parti.

S’agissant de son parcours associatif, Hakima El HAITE a eu une longue et fructueuse expérience. C’est ainsi qu’elle a été trésorier de l’Union nationale de la femme (1994) à la section de Fès, Vice présidente de l’AFEM (2007) et de l’International Liberal pour les femmes INLW (2007), Présidente Fondatrice du Connectingroup int (2011), Présidente députée de l’International libéral pour les femmes (2012), Présidente de la commission de la charte nationale pour la démocratie participative (2013) et Membre de la commission du débat national avec la société civile.

Par ailleurs Hakima El HAITE a publié plusieurs livres et articles scientifiques relatifs à l’environnement et au Développement Durable.

Fouad El Omari, maire de Tanger depuis fin 2010

Fouad El Omari a succèdé à Samir Abdelmoula qui a présenté sa démission du Conseil de la commune urbaine de Tanger, le 21 octobre 2010. F. El Omari, du Parti Authenticité et Modernité (PAM) a été élu, le 31 octobre 2010, nouveau président du Conseil de la commune urbaine de Tanger par 59 voix sur les 83 exprimées, contre 23 pour le candidat du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdelatif Berrouhou.

Les partis de l’Authenticité et Modernité (PAM), le Rassemblement National des Indépendants (RNI) et l’Union Constitutionnelle (UC) se sont mis d’accord samedi dernier pour présenter M. Fouad El Omari (PAM) comme candidat commun au poste de Maire de la ville de Tanger. Cette alliance, indique un communiqué des trois partis, répond à leur volonté de “mettre en place une équipe de travail jouissant d’un soutien politique et une majorité capable de traduire dans les faits les engagements pris lors des campagnes électorales”.

Le nouveau maire élu a affirmé que plusieurs chantiers, tant au niveau économique et social, seront entrepris durant les cinq prochaine années pour promouvoir la ville du détroit.

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